Affiche du Festival 2024
Découvrez l’affiche du Festival Viva Mexico Rencontres Cinématographiques 2024, crée avec la complicité de l’artiste Alicia Paz :
« Je me considère essentiellement peintre, abordant le médium de manière expansive, en dialogue avec la photographie, l’estampe et la sculpture. Née et élevée au Mexique, avant de vivre aux États-Unis, en France et maintenant au Royaume-Uni, mon travail s’inspire de mon expérience personnelle et propose une réflexion sur la représentation et l’identité transculturelles, en particulier celle des femmes.
À travers des peintures et des sculptures récentes, j’explore les hybrides culturels, les représentations de la famille et les complexités de la parenté et du lignage dans un monde globalisé. Actuellement, je développe des portraits, en examinant les biographies de femmes artistes, activistes et penseuses, à travers différentes cultures et époques, ainsi que le dialogue créatif entre elles, réel et imaginaire.
Mon travail intègre souvent des éléments des arts appliqués et décoratifs comme outil pour entrelacer les récits et décrire la construction de l’identité au fil du temps. L’ornement, la matérialité et l’illusion occupent une place importante dans ma pratique, ainsi que les changements d’échelle et de théâtralité. J’aime « traduire » un médium artistique dans un autre, comme par exemple, représenter des objets en céramique à l’aide d’une peinture à l’huile en trompe-l’œil. Ma pratique s’inspire de recherches approfondies, ainsi que de la littérature et du cinéma.
L’œuvre The Super-Ego, the Id, and their Ladies-in-Waiting fait partie de ma série Flora; elle a été acquise par le Fonds d’Art Contemporain de la Ville de Paris. Les œuvres dans cette série sont autant des portraits que des paysages, mêlant des influences qui vont de la peinture érudite ou de l’histoire de l’image peinte, aux citations d’images publicitaires ou de bandes dessinées. Entremêlant de multiples techniques de peinture et des effets de collage et de trompe-l’œil, ces créations texturées présentent un défilé coloré et joyeux de protagonistes féminines et parfois de créatures monstrueuses. À travers le déploiement théâtral de ces figures carnavalesques, j’incorpore des références picturales à la mode, à la parure, à l’horreur, au déguisement, aux vêtements tribaux et également au camouflage. Les personnages masqués enregistrent une sorte de jeu de rôle, explorant des représentations alternatives de l’identité. Dans ce contexte, j’examine le sens de la perception, de la mimesis, de la transformation et de la mutabilité en fonction non seulement des personnages dramatiques, mais de la personnalité en général. C’est une manière de comprendre le rôle cathartique de la disjonction et du changement comme premier pas vers la compréhension de l’unité psychologique du soi.
Au cœur de cette œuvre se trouve l’héritage du portrait surréaliste, à la fois latino-américain et anglo-saxon. On pense notamment à des artistes comme Remedios Varo et Frida Kahlo au Mexique, mais aussi à Eileen Agar, Leonor Fini et Emmy Bridgewater. Cependant, j’essaie d’apporter une perspective post-consommation marquée à ces assemblages superposés, en appliquant la peinture comme une « seconde peau » abjecte, pour embellir ou effacer le masque impersonnel qu’est devenue la photo de mode. Considérées comme un groupe, les œuvres présentent au spectateur un jardin opulent aux multiples facettes dans lequel des détritus organiques et de la boue semblable à des dessins animés coexistent avec des pierres précieuses, et dans lequel des figures étranges mais festives émergent de processus métaphoriques de croissance et de décomposition. » Alicia Paz
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